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L’ARS doit financer la lutte contre le VIH-sida, les IST et les hépatites

samedi 1er novembre 2014, par J’En Suis, J’Y Reste

L’Agence Régionale de Santé (ARS) Nord-Pas de Calais doit financer la lutte contre le VIH-sida, les autres IST et les hépatites

Lille, le 1er novembre 2014

Nous avons appris par nos interlocuteurTRICEs de l’ARS Nord-Pas de Calais, de la Ville de Lille et du Conseil régional Nord-Pas de Calais que la thématique VIH-sida, IST et hépatites ne figurerait plus dans l’appel à projets d’actions de prévention et de promotion de la santé 2015 partagé entre l’ARS Nord-Pas de Calais et le Conseil régional Nord-Pas de Calais, qui devrait être publié début novembre 2014. Nos interlocuteurTRICEs ont également révélé que des actions seraient commandées à quelques gros opérateurs (aides, SIS) hors appel à projets, que les autres structures devraient désormais déposer des demandes de financement toujours dans l’appel à projets mais sous la thématique généraliste « Les jeunes » et que, pour ces structures, aucun financement d’actions de lutte contre le VIH-sida, les autres IST et les hépatites ne serait envisageable hors appel à projets.

Cela nous inquiète et nous ne le comprenons pas.

Nos associations et nos structures partenaires ont été financées depuis plusieurs années sur diverses actions dans le cadre de l’appel à projets sur la thématique VIH-sida, IST et hépatites : ainsi avons-nous par exemple mis en place des permanences d’accueil et d’écoute, des ateliers de santé sexuelle, des groupes de paroles, des formations, des interventions devant des jeunes ou des adultes, publié des brochures de prévention, ou mis à disposition nos locaux pour permettre des dépistages rapides du VIH par l’association aides. Toutes ces actions touchent un public que nous évaluons à environ 1500 personnes par an au Centre LGBTQIF J’En Suis, J’Y Reste. Nous avons déjà connu l’abandon, par l’ARS et le Conseil régional Nord-Pas de Calais, de financements d’actions à destination de personnes vivant avec le VIH et d’actions de sérosolidarité. Aujourd’hui, nous assistons à l’abandon du financement de presque toutes les actions de prévention, en dehors de quelques projets commandés directement par l’ARS, sans aucune visibilité ni possibilité de proposer des actions nouvelles. À l’occasion du 1er décembre 2012, s’appuyant sur l’exemple de la Grèce où la crise économique et les suppressions de financements publics se sont accompagnées d’une forte augmentation de la prévalence du VIH, notamment chez les usagerEs de drogues injectables, le Centre européen pour la prévention et le contrôle des maladies (ECDC) exhortait les États Européens à poursuivre, malgré la crise, le financement d’actions de prévention du VIH-sida.

L’épidémie de VIH-sida n’est pas négligeable dans notre région. Nos associations et nos structures partenaires interviennent ou souhaitent intervenir en prévention auprès de toutes les populations concernées, dans toute la région et toute l’année.

Selon l’Institut national de veille sanitaire, les données cumulées 2012 et 2013 de découverte de séropositivité VIH dans le Nord-Pas de Calais se répartissent ainsi par tranches d’âge de 20 à 49 ans : 31% de 20 à 29 ans, 39% de 30 à 39 ans, 30% de 40 à 49 ans. Des actions qui viseraient seulement les jeunes, ainsi que le propose l’ARS, ne permettraient évidemment pas d’intervenir auprès de toutes les populations concernées.

Le plan national de lutte contre le VIH-sida et les IST prend fin en 2014. Le Conseil national du sida a émis en janvier de cette année un avis suivi de recommandations sur le bilan à mi-parcours de ce plan, contenant notamment des recommandations valable à plus longue échéance que la fin de 2014. En particulier, pour améliorer la réalisation du plan , le Conseil national du sida recommande de « promouvoir les stratégies de prévention auprès des personnes les plus exposées » et de « renforcer l’appui aux associations communautaires en charge de la prévention et de la prise en charge ». Ainsi que l’écrit le Conseil national du sida : « Les recommandations ne pouvant bénéficier d’une mise en œuvre effective au cours de cette période [avant la clôture du plan prévue à la fin de l’année 2014] pourront contribuer à la réflexion sur les futures stratégies nationales de santé et de lutte contre le VIH-sida et les IST. »
Il semble que le Ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes partage ce point de vue, puisqu’il présente, en octobre de cette année, le VIH-sida comme un enjeu de santé publique majeur et souligne l’importance du rôle des associations dans la lutte contre l’épidémie.
Le Bureau régional pour l’Europe de l’Organisation mondiale de la santé a publié un Plan d’action européen en matière de VIH-sida 2012-2015, qui recommande à plusieurs États d’Europe, dont la France, d’intervenir auprès des populations les plus exposées au VIH-sida, notamment les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, les personnes transgenres, les travailleurSEs du sexe, les migrantEs et les usagerEs de drogues injectables.

Qu’en pense l’ARS Nord-Pas de Calais ?

Le groupe d’experts « Prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH », dans le rapport publié en 2013 sous la direction du Pr Philippe Morlat et sous l’égide du CNS et de l’ANRS, recommande :
- « de mettre en place dans chaque ARS un comité de pilotage « prévention du VIH/Sida et des IST » associant les Corevih, des représentants associatifs ainsi que des acteurs de l’éducation pour la santé et du dépistage ;
- de poursuivre une politique volontariste de prévention en particulier pour les populations les plus touchées par l’épidémie : HSH, migrants et populations résidant en Guyane. »

Qu’en est-il dans le Nord-Pas de Calais ?

Nous avons écrit à M. Le Directeur Général de l’ARS le mercredi 29 octobre, avec plusieurs structures du Nord-Pas de Calais (J’En Suis, J’Y Reste, Les Flamands Roses, Le Planning Familial, ADIS, Médecins du Monde, RIFEN) pour lui demander de nous recevoir et de maintenir les financements des actions de lutte contre le VIH-sida, les IST et les hépatites. Nous attendons sa réponse.

Aujourd’hui nous demandons publiquement à l’ARS Nord-Pas de Calais de :
- maintenir les financements sur la thématique VIH-sida, IST et hépatites, en particulier de maintenir cette thématique dans l’appel à projets 2015 ;
- recevoir dès à présent toutes les structures financées dans le cadre de cette thématique lors des appels à projets de ces dernières années.

Soutenez-nous :

- Envoyez-nous un message de soutien : centrelgbt@jensuisjyreste.org

- Écrivez ou téléphonez à l’ARS Nord-Pas de Calais pour demander le maintien des financements aux associations sur la thématique VIH-sida, IST et hépatites, en particulier par le maintien de cette thématique dans l’appel à projets 2015 des actions en prévention et promotion de la santé.

Coordonnées :

ARS Nord-Pas de Calais

Dr Jean-Yves Grall

Directeur Général

Dr Carole Berthelot

Direction de la santé publique environnementale

Bâtiment Onix A

556 avenue Willy Brandt

59777 Euralille

ars-npdc-dirsp@ars.sante.fr

ars-npdc-contact@ars.sante.fr

Téléphone : 03 62 72 86 05 (secrétariat Direction Générale)
03 62 72 88 01 ou 03 62 72 88 14 (Direction santé publique environnementale)

Copie à : centrelgbt ( @ ) jensuisjyreste.org